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Salies














hastingues2














hastigues









Osse inscription
























Osse temple








Bayonne










Hossegor























château Pau











































































Buscarlet











Pau Christ church









































































































Albert Cadier






Salvador Ramirez





Ramon Campo

fresque

drapeau GB

Espgagne drapeau


L’historiographie insiste sur l’origine princière de la réforme en Béarn, Navarre, Bigorre, Albret et autres territoires relevant à titres divers de la couronne de Navarre. Le rôle de Marguerite d’Angoulême, sœur de François Ier, épouse d’Henri II d’Albret, roi de Navarre favorable aux idées évangéliques est indéniable. Elle apporta son soutien à son aumônier Gérard Roussel, ancien membre du groupe de Meaux, promu à l’évêché d’Oloron de 1536 à 1555. Il tenta d’établir dans son diocèse une réforme pastorale et théologique en attendant qu’une solution conciliaire vienne au secours d’une catholicité en détresse. Cet auteur d’une messe en sept points, mis en cause par la faculté de théologie de Paris, tout comme sa protectrice, ne quitta toutefois jamais le giron de l’église catholique malgré les injonctions de Calvin. Si Henri II d’Albret, décédé en 1555, ne donna pas suite aux nouveautés religieuses, son gendre Antoine de Bourbon et plus durablement sa fille Jeanne s’engagèrent en faveur d’une réforme et la firent progresser au rythme des guerres qui agitaient la France. Le futur Henri IV, né en 1553, assistera et participera à l’évolution religieuse de sa mère. Il convient toutefois de noter que la législation religieuse s’est appuyée sur un groupe de personnes convaincues des idées nouvelles qui pénétraient le Béarn comme de nombreuses autres contrées à l’occasion des échanges économiques mais également lors d’échanges familiaux, intellectuels.

    Jeanne d’Albret prend symboliquement la cène à Pau à la Noël 1560 et, par l’ordonnance de Nérac de 1561, autorise le culte réformé dans ses États sous un régime de simultaneum. Après le décès de son mari en 1562, elle est seule souveraine. Les méthodes trop brutales de Jean Reymond-Merlin, envoyé par Calvin pour l’aider dans la réformation de ses États la conduisent en 1564, alors que la paix religieuse est revenue en France à l’issue de la première guerre française de religion, à se tourner vers le courant modéré inspiré par Jean-Baptiste Morely et à prendre une ordonnance sur la liberté de conscience. C’est à partir de 1566 qu’elle renoue avec Genève et accueille une figure emblématique de la Réforme, Pierre Viret, le célèbre réformateur de Lausanne, pour établir une église sur le modèle genevois dans le Béarn. Alors que Jeanne d’Albret tient sa cour à La Rochelle avec les Coligny et Condé au cours de la troisième guerre de religion, et rêve peut-être d’une grande principauté aquitaine réformée, le Béarn est envahi au mois de mai 1569 sur l’ordre de Charles IX par le vicomte de Terride qui reçoit le support de gentilshommes catholiques béarnais et navarrais mécontents de la politique religieuse de leur souveraine ; Pierre Viret est prisonnier à Pau ; sept pasteurs y sont exécutés. Une armée de « secours » commandée par le vicomte de Montgomery chasse en août les occupants et dégage la place forte de Navarrenx qui seule avait résisté. L’unique guerre de religion que connut le Béarn donne ainsi l’occasion à Jeanne d’Albret de parachever sans obstacle son œuvre de réformation : le culte catholique est interdit, les prêtres sont bannis et les biens d’Eglise confisqués pour financer le nouveau culte. Par ses fameuses ordonnances ecclésiastiques de novembre 1571, Jeanne d’Albret transforme le Béarn en principauté protestante sous le régime de la confession Viretde foi de La Rochelle. Cet aboutissement institutionnel est très vraisemblablement le fruit des réflexions de la cour de Navarre à La Rochelle, préfigurant les ambitions françaises du parti protestant avant que la Saint-Barthélemy et la constitution de la Ligue ne viennent mettre un terme à ses espoirs. Un système d’assemblée permet de diriger une église sans évêques dont les frontières correspondent avec celles de la souveraineté. Les biens ecclésiastiques confisqués sont gérés sous le contrôle de l’Etat pour alimenter les salaires des pasteurs, l’entretien des bâtiments et le fonctionnement de l’académie. Si la réforme béarnaise est d’inspiration francophone, la langue locale devient le véhicule de la nouvelle confession ; en 1583 le pasteur Arnaud de Salette publie à Orthez une traduction béarnaise des Psaumes, ainsi que du catéchisme et des prières ecclésiastiques de Genève. Un établissement d'enseignement novateur, l’académie d’Orthez-Lescar, créée en 1567, transformée en université en 1583, dirigée entre autre par de grands noms comme Nicolas des Gallars ou Lambert Daneau, a pour objectif de former les élites administratives et religieuses locales. Pierre Viret décède au début de 1571 et Jeanne succombe en juin de l’année suivante.

    Malgré l’abjuration du jeune Henri lors de la Saint-Barthélemy, le Béarn demeure principauté protestante notamment sous la régence de sa sœur, Catherine de Bourbon. Ses finances permettront d’alimenter les guerres d’Henri revenu au protestantisme en 1576. Le catholicisme n’y sera que ponctuellement rétabli en 1599 par l’édit de Fontainebleau, pendant local de l’édit de Nantes. Il faut attendre l’union du Béarn à la France, imposée par l’expédition militaire de Louis XIII en 1620, pour que le catholicisme soit pleinement rétabli dans son culte et dans ses biens. Dans les années qui suivent, le Béarn dont les protestants sont majoritairement légalistes, ne participe pas aux guerres dites de M. de Rohan qui pourtant avaient été déclenchées en partie par ces événements. La restitution des églises jusqu’alors utilisées pour le culte protestant, provoque une vague de construction de temples sans égale, vraisemblablement sur un modèle architectural absidial comme en témoigne un dessin représentant celui de Pau ou bien les vestiges de celui d’Arthez-de-Béarn, irrémédiablement endommagé en 1998.

 Bellocq

    Il a été parlé d’échec de l’expérience protestante béarnaise. Il convient toutefois de relativiser cette expression car si un trop court demi-siècle de support de l’État n’a pas permis à la nouvelle confession de s’implanter durablement dans une grande partie de la principauté; elle se maintient toutefois majoritairement dans le secteur d’Orthez et de Salies-de-Béarn. La fin de l’indépendance joua également sur la religion des élites, dont une partie se rallia à la religion du souverain. Le pays eut enfin à souffrir plus tôt qu’en France et de manière exsemplaire des persécutions institutionnelles du règne de Louis XIV dont l'instrument principal fut le parlement de Navarre : un édit de 1668 y réduisit à vingt le nombre des lieux de culte. Ce nombre fut ramené à cinq en 1685 ; les dragons de l’intendant Foucault qui venaient de se rendre tristement célèbre en Poitou, poussèrent les Eglises béarnaises à la conversion collective. 

 
   
Un nombre non négligeable de départs pour l’Angleterre ou la Hollande témoignent d’un esprit de résistance. Les premiers temps du Désert furent difficiles en Béarn, et les premières assemblées cruellement châtiées ; Claude Brousson après un séjour à Pau fut arrêté alors qu’il s’apprêtait à quitter Oloron en 1698, transféré à Montpellier, il y fut roué sur ordre de l’intendant du Languedoc Lamoignon de Bâville qui l’avait inlassablement poursuivi. Les protestants béarnais adoptent alors un profil bas, ne suivront pas la révolte camisarde et ancrent leur résistance dans le culte familial, appuyé sur la structure forte de l’ostau pyrénéen. Cette piété, encouragée par Jean Destremau, ancien pasteur de Bellocq,  depuis la Hollande est entretenue par des écrits qui circulent sous le boisseau, copies de sermons, de prières, de traités de théologie ou de controverse, et renouvelée par des livres envoyés dans des ballots de marchandises par des parents réfugiés en Angleterre.

    La présence d’un prédicant, vraisemblablement de tendance morave, signalée à la fin des années 1740 pousse Paul Rabaut, reconstructeur des Eglises réformées en france, à envoyer un pasteur pour redresser les églises du Béarn selon le modèle défini par Antoine Court au début du siècle. Etienne Defferre, originaire de Gallargues près de Nîmes, arrive en Béarn en 1755 et accomplit spectaculairement sa tâche en moins de deux années : assemblées tenues au grand jour, célébration de baptêmes et mariages, création de consistoires. Il sera rejoint en 1757 par Paul Journet, originaire des Cévennes, puis par Paul Marsoô, seul pasteur béarnais à cette époque. La communauté orthézienne est bien encadrée par une bourgeoisie influente et ouverte aux Lumières qui joue de ses relations pour la protéger notamment lorsque les entreprises du parlement de Navarre se font trop pressantes ; elle entretient une correspondance suivie avec Court de Gébelin en faveur de la reconnaissance civile des protestants dont la validité des baptêmes et des mariages n'est pas reconnue. 

    Néanmoins cette période n’est pas sans ombre. Le réveil protestant attire les foudres du clergé local qui pousse les autorités civiles à une répression par grandes vagues en 1758, 1760-1762, 1766-1767. Sur la base d’un accord conclu avec l’intendant en 1767, les protestants béarnais substituent aux grandes assemblées trop voyantes, des réunions dans des granges. Leur transformation rapide en « maisons d’oraison » provoque la dernière dragonnade de 1778, la dernière infligée en France. Ces temps, certes glorieux, montrent néanmoins une communauté en baisse démographique, incapable de prosélytisme et contaminée par le malthusianisme ambiant. Enfin, le protestantisme se divise en deux tendances qui annoncent les divergences doctrinales du siècle suivant. A un courant plus urbain inspiré par les Lumières et la franc-maçonnerie, représenté par le pasteur Louis-Victor Gabriac  arrivé en 1784, s’oppose une piété plus rurale, plus traditionnelle et évangélique incarnée par Paul Marsoô qui sera d’ailleurs interdit d’exercice du ministère en 1805, à la création de la Consistoriale d’Orthez.

    Si l’édit de 1787 reçoit un accueil mitigé, la Révolution abordée avec enthousiasme permet à Orthez la première réédification d’un temple en France, dédicacé le 25 novembre 1790 ; il porte sur sa façade « Temple consacré au culte des chrétiens évangéliques ». Cependant en 1793 l’Eglise est désorganisée, le temple transformé en écurie ; les Béarnais se replient à nouveau sur le culte familial.

Magret assemblee Désert Béarn

    

Napoléon Ier rétablit le protestantisme dans une liberté légale au même titre que catholicisme et judaïsme (Articles Organiques, décret de Germinal An X). Mais, si les pasteurs sont payés par l'État, les synodes nationaux n'existent plus. Ainsi, après la clandestinité, après l'étouffement de la Terreur, ce sont 5 000 protestants environ qui forment l'Eglise Consistoriale d'Orthez qui a autorité sur le département.

    Ce qui caractérise le protestantisme béarnais au XIXe siècle, c'est d'une part l'exubérance des tendances, d'autre part l'exode de ses membres et enfin, le surgissement des "Œuvres". Plus que partout ailleurs, en Béarn il faut parler de protestantismes au pluriel : celui du Réveil marqué par un retour à la tradition calviniste, conduit par le Vaudois Henri Pyt à Bayonne (1820), par Jacques Reclus à Orthez (1830), par J.-L. Buscarlet à Pau (1850) ; celui de l'héritage des années difficiles marqué par les Lumières qui, lentement et difficilement poursuit sa réintégration dans le paysage religieux, contré par un anti-protestantisme sourd mais efficace dirigé par l'évêque de Bayonne. N'oublions pas les Anglicans et les Presbytériens anglais et écossais bien implantés depuis la fin des guerres napoléoniennes, et sont bien plus nombreux au milieu du siècle que les protestants français. Il convient enfin de citer le groupe darbyste venu grignoter les franges du librisme dans les années 1850. J.-N. Darby qui avait vraisemblablement fondé son Eglise à Pau prônait une organisation plus égalitaire, sans pasteurs, qui a pu séduire une partie de la communauté qui avait vécu de la sorte, notamment dans le monde rural, durant toute la période du Désert.

    Le peuple protestant béarnais est violemment perturbé dans ses éléments majoritaires par l'exode rural. De 1880 à 1890, 10 % émigrent vers les pays de la Plata, ou simplement à Orthez, Pau, Bordeaux, Paris. La nuptialité rare et tardive accentue le phénomène. En revanche la population protestante urbaine connaît un essor remarquable : formée de descendants de Huguenots, de protestants alsaciens refluant après 1870, de nouveaux protestants issus d'une population catholique délaissée, de malades venant de partout, les pasteurs qui la dirigent ont une forte personnalité : Alphonse Cadier, recréateur vigilant et opiniâtre de la paroisse de Pau, Émilien Frossard à Tarbes et dans les stations thermales des Pyrénées, Jacques Reclus, pasteur tourmenté et intransigeant du troupeau libriste, Félix Pécaut, inventeur d'une morale laïque et créateur de l'éducation nationale. En fait, ce sont les "Œuvres" qui regroupent et soudent ce peuple protestant, toutes tendances confondues. Les temples sortent de terre (23 de 1813 à 1906) ; les écoles ouvrent à Pau, Orthez, Bellocq, Sauveterre, Osse-en-Aspe jusqu'à l'ouverture des écoles laïques. Dès 1859, les mouvements de jeunesse – UCJG, UCJF à la campagne, scoutisme à Pau - dynamisent les adolescents (y compris les catholiques).

    Toujours dans un souci éducatif, le journal le Protestant béarnais est lancé en 1882, et en 1899 le pasteur d'Orthez, Jean Roth, crée l'Avant-Garde ouvrant la voie à la tradition du christianisme social. Les bibliothèques de paroisse se multiplient et ouvrent leurs portes jusqu'à 10 h le soir.

    Le troisième front d'unité est celui de l'évangélisation et des missions. En 1850 est créée la Société d'Évangélisation du Béarn qui œuvre en Bigorre, dans les Landes, en Pays Basque,  auprès des Bohémiens et des Juifs. L'Église libre s'intéresse aux Aragonais des environs de Pau (pasteurs Malan et Pozzi). Une commission spéciale pour l'évangélisation des Espagnols prend en charge le pasteur de Madrid, envoie des secours aux missions de Mahon et d'Oran. Joseph Nogaret, pasteur de Bayonne, prend sous sa responsabilité le travail missionnaire de Manuel Matamoros et crée une école d'évangélistes espagnols (1855). Eugène Casalis, d'Araujuzon, part en 1832 pour le Lessouto.


    Le XXe siècle est inauguré par la loi dite de séparation de l'Église et de l'État (déc. 1905) et la formation d'associations cultuelles. Or, d'une part l'action commune de tous les protestants dans les "Œuvres" a soudé la communauté, d'autre part dans la mesure où l'essentiel du patrimoine cultuel est déjà construit et où les écoles protestantes n'ont plus de raison d'être (avec la communalisation), le régime d'association cultuelle est bien accepté. Parallèlement, l'effort d'évangélisation se structure : Oloron en devient le centre dès 1908, et Albert Cadier et son successeur Jacques Delpech créent la Mission Française du Haut Aragon. 
Si l'activité missionnaire en Espagne est entravée par la guerre civile (1936-1939), Jacques Delpech continue à agir de Genève et les équipiers de la CIMADE travaillent au camp de Gurs à sauver Juifs et Espagnols des camps d'extermination.


   La Première guerre mondiale a désorganisé la présence anglicane et presbytérienne qui s’était considérablement développée dans la seconde moitié du XIXe siècle et qui avait marqué l’espace urbains de nombreuses constructions à Pau, Bayonne, Biarritz, Anglet et Cauterets. Toutes les tendances sont représentées, les presbytériens écossais plus proches théologiquement des protestants français et toutes les nuances de l’anglicanisme de la Low Church à la High Church et même le mouvement d’Oxford des catholiques anglais. En 1922, Christ Church est acquise par la seule communauté française (église de la rue Serviez actuellement). La Seconde guerre mondiale achève ce départ : St-Andrew demeure à Pau le seul lieu de culte. 


     A partir de 1945, les Eglises protestantes doivent résoudre de nouveaux problèmes : la baisse de fréquentation des cultes, l'exode des jeunes adultes vers les centres universitaires (malgré la création d'une université en 1968) ne permettent plus un bon encadrement de la jeunesse. La communauté présente désormais un double visage : aux éléments traditionnels du fonds huguenot se mêlent des éléments de passage attirés notamment par le travail de l'industrie pétrolière. Elle crée des maisons de retraite et un Centre Rencontre et Recherche avenue Saragosse à Pau. Celui-ci, pendant une vingtaine d'années a été le lieu de débats culturels, religieux, politiques très fructueux pour l'ensemble de la population de la capitale béarnaise. Soucieuse également de maintenir son identité culturelle et patrimoniale, elle créée
à Pau en 1987, un Centre d'Étude, association historique dont le siège est aux Archives départementales recueillant les documents protestants depuis le XVIe siècle conservés dans les Eglises ou dans les familles, puis à Orthez en 1995, le Musée « Jeanne d’Albret, histoire du protestantisme béarnais ». 

Suzanne Tucoo-Chala,  Philippe Chareyre

Baigts

Drapeau F
drap GB

Historical studies emphasize the importance of princely influence on the Reformation in Béarn, Navarre, Bigorre, Albret and other territories belonging to the crown of Navarre. No-one can deny the part played by Marguerite d’Angoulème, sister of François 1er, whose husband Henri d’Albret, King of Navarre, favoured the evangelical ideas behind the Reformation. She supported her chaplain, Gerard ROUSSEL, a former member of the Meaux Group, who was Bishop of Oloron, 1536-1555.Throughout his diocese, he tried to bring about a pastoral  and evangelical reform, while hoping for a papal decision which would resolve the crisis within the Catholic faith. Roussel, author of a seven-point liturgy attacked by the Paris theological faculty, followed the example of Queen Marguerite, and never left the Catholic Church, thus defying Calvin’s instructions.  Henry II of Albret, (d. 1555), did not follow up the new religious practice, but his daughter Jeanne d’Albret and her husband, Antoine de Bourbon, energetically promoted it during the religious wars which tormented France, and their son, the future King Henry IV of France, Henry III of Navarre, (b.1553), took part in his mother’s religious change of heart. However, it should be noted that the new legislation was supported by a group of people very favourable to these ideas, who infiltrated Béarn and many other regions in the course of commercial, family and intellectual exchanges. 

 
Jeanne d’Albret symbolically took the Protestant communion at Christmas 1560 at PAU, and by her decree at Nerac in 1561, authorised the Reformed service at all churches in her states, under the regime of the “simultaneum”, the two faiths sharing the same building. After her husband’s death in 1562, she became sovereign. Disagreeing with the brutal methods of Jean Reymond Merlin, who was sent by Calvin to help her reform her states after the end of the religious wars in 1564, Jeanne turned towards the moderate movement inspired by Jean-Baptist Morely. From 1566 onwards, she renewed her Genevan contacts, and invited a famous Refomation leader, Pierre VIRET of Lausanne, to establish a church in Béarn based on the Genevan model.

During the third Religious War, while Jeanne was at La Rochelle with her court and the great Protestants, the Coligny and Conde families, possibly planning a great Protestant princedom in Aquitaine, Béarn was attacked in May 1569. Charles IX of France ordered Viscount TERRIDE  to invade, supported by  Béarnese and Navarrese Catholic nobles, who were discontented   with Jeanne’s religious policy. In 1566, she renewed her Genevan contacts and invited a famous Reformation figure, Pierre VIRET of Lausanne, to establish a church in Béarn, modelled on the Genevan one. While Jeanne was at La Rochelle with her court, during the 3rd War of Religion, she was possibly planning with the great Protestant families Coligny and Conde, to create a Protestant principality throughout Aquitaine, but Béarn was attacked by France in May 1569. Charles IX of France ordered Viscount Terride to invade, supported by Catholic local gentry who were discontented with Jeanne’s religious policy. Pierre Viret was imprisoned at Pau, and seven ministers were executed there.  A Protestant task-force, led by Viscount Montgomery, hunted out the Catholics in August, and cleaned up the fort of Navarrenx which was the only place to resist.

 This, the only religious war in Béarn, gave Jeanne the opportunity to complete her reform: the Catholic rite was forbidden, its priests were banished, and Church property was confiscated. By her famous Ecclesiastical Decrees in November 1571, Jeanne transformed Béarn into a Calvinistic principality, under the regime of the La Rochelle Confession of Faith. This organisation was probably the fruit of discussions within the Court of Navarre during its stay at La Rochelle, and prefigured the ambitions on a national scale, of the Protestant Party. These plans were frustrated by the St. Bartholomew Massacre and the creation of the Catholic League.

The Orthez Academy, founded in 1567, became a university in 1583, and was presided by such brilliant personalities as Nicolas des Gallars or Lambert Daneau, whose function was to train future members of the local and administrative governing classes.  A church led by assemblies rather than bishops, may be organised within the political boundaries of the country, rather than dioceses. The confiscated church properties were state-controlled and financed the ministers’ salaries, the upkeep of buildings and the Academy.

Although the Bearnese Reformation was originally francophone, the new religion was transmitted in the native tongue, and in 1583, Arnaud de Salette published in Orthez a Bearnese (Occitan) version of the Psalms, the Catechism and the Genevan prayer-book.

 

Pierre Viret died in 1571, and Jeanne the following year, but Bearn remained a Calvinist principality, in spite of the young King Henry’s abjuration after the St. Bartholomew Massacre, especially during the regency  of his sister, Catherine de Bourbon. She helped to finance Henry’s wars when he returned to Protestantism in 1576. The Catholic faith was authorised for a time by the Edict of Fontainebleau in 1599, a local addition to the Edict of Nantes. It was only in 1620, when Louis XIII annexed Bearn to the kingdom of France by a military expedition, that the Catholic Church was fully re-established in its religious practice and its properties. During the following years, Bearn, where Protestants were mostly legalist, did not join in the wars “of M. de Rohan”, partly caused by these events.

This restitution of churches hitherto used for the Reformed service, created an urgent need to build Protestant churches, probably on an absidial plan, as shown in a drawing of a church at Pau and the ruins of the Arthez church, completely destroyed in 1998.

The Bearnese Calvinist experiment has been called a failure. However, this judgement is too severe, for although a short period of fifty years of state support did not leave a long-lasting implantation of the new religion in the greater part of the principality, its members remained a majority around ORTHEZ and SALIES-DE-BEARN. The end of independence attached the elites to the French sovereign’s religion. Indeed, Bearn suffered earlier than France from Louis XIV’s persecution, and in 1668 an Edict reduced to twenty the places of worship. This number was reduced to five in 1685, and Intendant Foucault’s Dragoons, whose infamous conduct in Poitou was well-known, forced collective conversion in all the Bearnese churches. A spirit of resistance forced many Protestants to flee to England and Holland.

 
The beginnings of the “Desert”, or Wilderness in Bearn were difficult, and the first assemblies cruelly punished. Claude Brousson, after a stay at Pau, was arrested when about to leave Oloron in 1698, transferred to Montpellier where he was condemned to the wheel by order of the Intendant of Languedoc, Lamoignon de Baville, who had relentlessly pursued him. The Bearnese Protestants kept a low profile and did not join the Camisard rebellion in Languedoc. They resisted by practising their religion within the “ostau”(house), or enlarged family tradition, very strongly established in the Pyrenees. This homely piety, encouraged by Jean DESTREMAU in Holland, was backed up by clandestine publications, printed sermons and prayers, theological or controversial writings, and new books hidden in trading goods, sent by relatives exiled in England.

Towards the end of the 1740s, a travelling preacher, probably of the Moravian movement, came to Bearn, and this prompted Paul Rabaut to send a pastor to bring the Bearnese churches into line with the model defined at the beginning of the century by Antoine Court de Gebelin. Etienne Deferre, from Gallargues near Nimes, arrived in 1755 and in the space of two years obtained  some outstanding results: open celebration of religious assemblies, baptisms, weddings, and the creation of the consistorial system. In 1757 he was joined by Paul Journet from the Cevennes, and finally by Paul Marsoo, the only Bearnese pastor at the time.

The Orthezian Protestant community was helped by an influential group of open-minded bourgeois families, who obtained protection from powerful friends when the Parliament of Navarre became too interfering, and their close correspondence with Antoine Court de Gebelin brought about civil rights for the Protestants.

Nevertheless, this period was not without its shadows. The Protestant Revival drew the fire of the local clergy, who pressed the civil authorities to clamp down on Protestants  in 1758, 1760-62, 1766-67. On agreement with the Intendant in 1767, the Bearnese Protestants held small meetings in barns, instead of the great open-air meetings. The barns rapidly became “meeting-houses”, which provoked the last “dragonnade” (military attack by the Royal Dragoons), in 1778.

It may be noticed that, during this time, despite its heroism, the community could not proselytise, and its demography diminished, because of the influence of Malthusian doctrines. Finally, French Protestantism began to diverge into the two doctrinal tendencies which marked the following century.  

Thus, an urban movement inspired by the philosophers of the “Enlightenment” (Voltaire etc), and by Freemasonry, introduced by the Pastor Louis-Victor Gabriac in 1784, was opposed by a rural traditional piety, led by Paul Marsoo, later forbidden to exercise his ministry in 1805, when the Consistory of Orthez was created.

 In 1787, Louis XVI proclaimed an Edict of Tolerance, less enthusiastically welcomed than the 1789 Revolution, which allowed the Orthezian Protestants to build the first new Protestant church in France since the Reformation, dedicated on the 25th November 1790,   and whose porch bears the inscription: “Church consecrated to the service of Evangelical Christians”. However, during the Reign of Terror in 1793, the community was disorganised, the building used as a stable, and the Bearnese went back to their family worship.

Napoleon 1st re-established religious freedom, for Catholics, Protestants and Jews, in the Germinal Decree, Year X of the Revolution = 1799.  But, whereas the ministers were state-salaried, the Protestant National Synods were abolished. So, after years of clandestinity and the Reign of Terror, only about 5.000 Protestants remained to form the Orthez Consistory.

 

The characteristic signs of 19th C. Protestantism were the vitality of its tendencies, the exodus of its members, and the rise of the movement of Works (rather than piety). In Bearn, more than anywhere else, it is important to distinguish between the different forms of Protestantism. On one hand, the Revival, a return to the Calvinist tradition, headed by the Swiss Vaudois Henri Pyt at  Bayonne in 1820, by Jacques ReclusS at Orthez in 1830,  and by J-L. Buscarlet at Pau in 1850. Then, the heritage of the difficult years, following the philosophers of the “Enlightenment”,which slowly and painfully returned to the religious landscape, countered by a quiet but effective attack on Protestantism, led by the Bishop of Bayonne. It must also be remembered that British Anglicans and Presbyterians, settled in the country since the end of the Napoleonic Wars, were much more numerous than French Protestants in the mid-19th C. An important British group the Plymouth Brethren (Darbystes), took over a fringe of the Free Church in 1850.  J-N. Darby, who apparently founded his church at Pau, preached a freer organisation, without ministers, which probably suited the rural part of the community who had become used to this freedom during the long period of the “Wilderness”.

 The majority of Bearnese Protestants were seriously perturbed by the rural exodus. From 1880 to 1890, 10% of them emigrated to the Plata region in Spain, or just to Orthez, Pau, Bordeaux and Paris. This drop in demography was accentuated

by later and fewer marriages. On the other hand, urban Protestantism grew remarkably, nourished by Huguenot descendants, Alsatians fleeing from the German occupation in 1870,  converted Catholics who had been neglected, and sick people from northern countries seeking a warmer climate. These new communities were served by some remarkable ministers: Alphonse CADIER, vigilant and strong-willed reviver of the Pau parish, Emilien Frossard (“the Apostle of the Pyrenees”), at Tarbes and in the Pyrenean spas, Jacques Reclus, complex and embattled pastor of the Free Church, Felix Pecaut, who invented lay morality and founded national education.

At the end of the day, all these divergent tendencies were welded together and strengthened by creative activities. Many churches were built (23 from 1813 to 1906), schools were opened at Pau, Orthez, Bellocq, Sauveterre, Osse-en-Aspe, before the opening of State schools. From 1859 onwards, youth movements , U.C.J.G.= Boys’ Christian Union, UCJF= Girls’ Christian Union, in the country and the scout movement at Pau, dynamised the teenagers, including some Catholics.

In a great surge of education, the review “Protestant Béarnais” was founded in 1882, and in 1899 the Orthez minister Jean Roth created “Avant-Garde”, opening the way to the Christian Social movement. Many parish libraries were created, and stayed open until 10 p.m.

The third bond was evangelical work in France and in the mission field. 1850 saw the creation of the Bearnese Evangelical Society, which worked among Gypsies and Jews, in Bigorre, the Landes and the Basque Country. The Free Church worked with Aragonese immigrants living around Pau, under two ministers, Malan and Pozzi. A special commission for Spain helped the minister in Madrid and the missions in Mahon and Oran. Joseph Nogaret, minister at Bayonne, took the Spanish missionary Manuel Matamoros under his wing, and founded a missionary training college in 1855.  Eugene Casalis from Araujuzon  left for Lesotho in 1832.  

 

The beginning of the 20th C. was marked, in December 1905, by the Act of Separation between Church and State, and consequently the formation of religious associations. This new system was welcomed by the Protestants, now solidly bonded,  whose church buildings existed and whose schools were no longer necessary because of the State system of education. At the same time, evangelical work was centralised around Oloron in 1908, where Albert Cadier and his successor Jacques Delpech founded the French Mission in Upper Aragon.

The First World War dispersed the Anglican and Presbyterian communities which had greatly developed in the second half of the 19th C with five Anglophone churches in Pau, and others in Bayonne, Biarritz, Anglet and Cauterets. All tendencies were represented, with Scottish Presbyterians being theologically closest to French Protestants, and all the shades of Anglicanism from Low Church to High Church and even the Oxford Movement (Anglo-Catholics). In 1922, Christ Church in the Rue Serviez at Pau, became the property of the French Reformed Church.

 Protestant missionary activities in Spain were interrupted by the Spanish Civil War (1936-39), but Jacques Delpech continued his work at Geneva and then Paris, and members of the C.I.M.A.D.E. team were at the Gurs concentration camp, helping to save Jews and Spanish refugees from being  deported for extermination.

 
From 1945 onwards, Protestant churches had to face new problems: diminishing congregations, the exodus of young adults towards other universities, although in 1968 a university was founded in Pau. But young people were left out of religious follow-up.      At present, the Protestant community has two different aspects, from its two sources: the traditional Huguenot families, and
newcomers, workers in the oil industries. Retirement homes and the Saragosse District Meeting and Research Centre at Pau have been built. For the last twenty years, this Centre has been a useful venue for cultural, religious and political debate, serving the whole Palois population.

 
Finally, in order to maintain its cultural and traditional heritage, the Protestant Community created a Study Centre in 1987 at Pau, which collects documents dating from the 16th C. onwards, and the Jeanne d’Albret Museum of Bearnese Protestant History at Orthez in 1995.


Traduction Marian Goué-Russell


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La historiografía insiste en el origen principesco de la Reforma en el Bearn, Navarra, Bigorry y otros territorios notables con diversos títulos de la corona de Navarra. El papel de Margarita de Angoulême, hermana de Francisco I, casada con Enrique de Albret, rey de Navarra es innegable que fue  favorable a las ideas evangélicas. Dio  apoyo a su  capellán, Gerardo Roussel, antiguo miembro del grupo de Meaux, promovido al obispado de Oloron desde 1536 a 1555. Intentó establecer en su diócesis una reforma pastoral y teológica confiando que una solución conciliar  viniera en auxilio de una catolicidad en apuros. Fue el autor de una misa en siete puntos, puesta en entredicho por la facultad de  Teología de Paris. Sin embargo, al igual que su protectora nunca dejó el seno de la iglesia católica, a pesar de las intervenciones de Calvino. Si Enrique II de Albret, muerto en 1555 no dio continuidad a las novedades religiosas, su yerno, Antonio de Borbón, y de forma más permanente su hija Juana, se comprometieron a favor de una reforma que la hicieron progresar al ritmo de las guerras que agitaron Francia. El futuro Enrique IV, nacido en 1553, asistirá y participará en la evolución religiosa de su madre. Sin embargo, conviene anotar que la legislación religiosa se apoyó sobre un grupo de personas convencidas de las nuevas ideas que se introducían en el Bearn, como en otras numerosas regiones, debido a los intercambios económicos así como familiares e intelectuales.

 
Juana de Albret toma simbólicamente la Cena en Pau en Navidad de 1560 y por la ordenanza de Nerac de 1561, favorece el culto reformado en sus Estados, bajo un régimen de  simultaneum. Después de la muerte de su marido en 1562, ella fue la única soberana. Los métodos demasiado brutales de Jean Reymond-Merlin, enviado por Calvino para ayudarle en la Reforma de sus Estados, la condujeron en 1564, cuando la paz religiosa había llegado a Francia al final de la primera guerra francesa de religión, a volverse hacia la corriente moderada por Juan Bautista Morely.  A partir de 1566 reanuda los contactos con Ginebra y acoge una figura emblemática de la Reforma, Pedro Viret, el célebre reformador de Lausanne, para establecer una iglesia al estilo ginebrino en el Bearn. En aquel entonces Juana de Albret lleva su Corte a La Rochelle con los Coligny y Condé en el transcurso de la tercera guerra y sueña, quizás, en un gran principado aquitano reformado. El Bearn es invadido en el mes de mayo de 1569 bajo la orden de Carlos IX por el Vizconde de Terride, que recibió el soporte de los gentilhombres católicos berneses y navarros, descontentos de la política religiosa de su soberano; Pedro Viret es hecho prisionero en Pau; siete pastores son allí ejecutados. Un ejército de “socorro”, dirigido por el vizconde de Montgomery expulsa en agosto a los ocupantes y libera la plaza fuerte de Navarrenx, que había sido la única que había resistido. La sola guerra de religión que conoció el Bearn dio la ocasión a Juana de Albret para ultimar sin obstáculos su obra de reforma: el culto católico fue prohibido, los sacerdotes son desterrados y los bienes de la iglesia confiscados para financiar el nuevo culto. Por sus famosas ordenanzas eclesiásticas de noviembre de 1571, Juana de Albret transforma el Bearn en principado calvinista bajo el régimen de la Confesión de Fe de la Rochelle.  Este establecimiento institucional fue posiblemente el fruto de las reflexiones de la corte de Navarra en La Rochelle,  prefigurando las ambiciones francesas del partido protestante antes de  que la de San Bartolomé y de la constitución de la Liga pusieran fin a sus esperanzas. La Academia de Orthez, creada en 1567, transformada en Universidad en 1583, dirigida, entre otros, por grandes nombres como Nicolás des Gallars o Lambert Daneau, tuvo como finalidad formar las élites administrativas y religiosas locales. Un sistema de Asamblea permitia dirigir una iglesia sin obispos cuyas fronteras se corresponden con las de la soberanía. Los bienes eclesiásticos confiscados  son administrados bajo el control del Estado para sostener el sueldo de los pastores, el mantenimiento de los edificios y el funcionamiento de la Academia. Si la Reforma del Bearn es de inspiración francófona, la lengua local viene a ser el vehículo de la nueva confesión; en 1583 el pastor Arnaud de Salette publicó en Orthez una traducción al bearnés de los Salmos, así como el catecismo y las oraciones eclesiásticas de Ginebra. Pedro Viret murió a principios de 1571 y Juana sucumbió en Junio del año siguiente.

A pesar de la abjuración del joven Enrique en los días de San Bartolomé, el Bearn continuó siendo principado calvinista principalmente bajo la regencia de su hermana, Caterina de Borbón. Sus finanzas permitieron sostener las guerras de Enrique quien había vuelto al protestantismo en 1576. El catolicismo sólo será restablecido puntualmente en 1599 por el edicto de Fontainebleau, durante el edicto de Nantes. Fue preciso llegar a la unión del Bearn con Francia impuesta por la expedición militar de Luis XIII en 1620, cuando el catolicismo fue plenamente establecido en su culto y en sus bienes. En los años siguientes, el Bearn, cuyos protestantes son mayoritariamente legalistas, no participa en las guerras llamadas de M. Rohan que habían sido desencadenadas, en parte,  por estos acontecimientos. La restitución de las iglesias que hasta entonces habían sido utilizadas para el culto protestante, provoca una oleada, sin igual, de construcciones de templos, realmente sobre una forma de ábside, como testimonio a un dibujo representando al de Pau ó a los vestigios de Arthez-de-Bearn, irremediablemente deteriorados en 1988.

 
Se ha hablado de fracaso de la experiencia calvinista bearnesa.  De todos modos habría que relativizar esta expresión, ya que si un muy corto medio siglo de soporte del Estado no ha permitido a la nueva religión implantarse de una manera duradera en una gran parte del principado,  se mantiene mayoritariamente en el sector de Orthez y de Salies de Bearn. El fin de la independencia desempeñó un papel  sobre la religión de las élites, ya que una parte se alió a la religión del soberano. El país, en fin, tuvo que sufrir mucho más que en Francia y de manera ejemplar persecuciones institucionales del reino de Luis XIV: un edicto de 1668 redujo en el  allí a veinte el número de los lugares de culto. Este número fue reducido  a cinco en 1685; los dragones del intendente Foucault que acababa de rendirse tristemente célebre  Poitou empujaron a las iglesias bearnesas a la conversión colectiva. Un buen número  no despreciable de personas que partieron para Inglaterra u Holanda testifican de un espíritu de resistencia.

Los primeros tiempos del Desierto fueron difíciles en el Bearn, y las primeras asambleas cruelmente castigadas; Claudio Brousson después de una estancia en Pau fue detenido cuando se disponía a dejar Oloron en 1698, llevado a Montpellier donde  fue apaleado por mandato del intendente del Languedoc Lamoignon de Bâville quien le había perseguido incansablemente. Los protestantes bearneses adoptan entonces un perfil bajo, no seguirán la revuelta de los camisards y centrarán su resistencia en el culto familiar, apoyado en la fuerte estructura del “ostau” pirenaico. Esta piedad, alentada por Juan Destremau desde Holanda es mantenida por escritos que circulan bajo el celemín, copias de sermones, de oraciones, de tratados de teología o controversia y renovados por medio de libros enviados en los fardos de las mercancías  por los familiares refugiados en Inglaterra.

La presencia de un predicador, de clara tendencia morava, a finales de los años 1740 impulsó a Paul Rabaut a enviar un pastor para dirigir  las iglesias del Bearn según el modelo definido por Antoine Court a principios del siglo. Etienne Defferre, originario de Gallarues cerca de Nîmes, llegó al Bearn en 1775 y cumplió su tarea espectacularmente en menos de dos años: asambleas celebradas en el gran día, celebración de bautismos y matrimonios, creación de consistorios. Será reunido en 1757 por Pablo Journet, originario de los Cévennes, luego  por Pablo Marsoô, el único pastor bearnes de esta época. La comunidad de Orthez está muy bien señalada por una burguesía influyente y abierta a las Luces que desempeña sus relaciones para protegerla claramente cuando las empresas del parlamento de Navarra se hacen demasiado acosadoras; mantiene una correspondencia fluída con la Corte de Gebelin a favor del reconocimiento civil de los protestantes.

Sin embargo este período no deja de ser sombrío. El réveil protestante atrae los anatemas del clero local que Impulsó a las autoridades civiles a una represión por grandes oleadas en 1758, 1760-1762, 1766-1767. Se llegó a un acuerdo con el intendente en el año 1767 por medio del cual los protestantes bearneses sustituían las grandes asambleas demasiado visibles por reuniones en las granjas. Su rápida transformación en “casas de oración” provocó la última dragonada en 1778. Estos tiempos, ciertamente gloriosos, sin embargo muestran una comunidad en baja demográfica, incapaz de proselitismo y contaminada por el maltusianismo ambiente. Al fin, el protestantismo se divide entre dos tendencias que anuncian las divergencias doctrinales del siglo siguiente. A una corriente más urbana, inspirada por las Luces y la francmasonería, representada por el pastor Louis-Victor Gabriac llegada en 1784, se opone una piedad más rural, más tradicional y evangélica, encarnada por Paul Marsoo, al que se le impedirá, además, ejercer su ministerio en 1805, con la creación del Consistorio de Orthez.

 Si el edicto de 1787 recibe una tibia acogida, la Revolución abordada con entusiasmo, permite en Orthez la primera reedificación de un templo en Francia, consagrado el 25 de noviembre de 1790; en la puerta, sobre su fachada pone: “Templo consagrado al culto de los cristianos evangélicos”. Sin embargo, en 1793 la iglesia está desorganizada, el templo transformado en caballeriza; de nuevo los bearneses se repliegan en el culto familiar.

Napoleón I restableció el protestantismo en una libertad legal al igual que el catolicismo y el judaísmo (Artículos Orgánicos, decreto de Germinal An X). Los pastorees son pagados por el Estado, pero los sínodos nacionales no existen. Así después de la clandestinidad, y del sofocamiento del Terreur, sólo unos 5000 protestantes, aproximadamente, forman el Consistorio de Orthez.

Lo que caracteriza el protestantismo bearnés en el siglo XIX es, por una parte la abundancia de tendencias, por otro, el éxodo de sus miembros y, finalmente, el resurgimiento de las “Oeuvres”. Más que en ningún otro sitio, en el Bearn  es preciso hablar del protestantismo en plural : el del Reveill, marcado por una vuelta a la tradición calvinista, conducido por el Vaudois Enrique Pyt en Bayona (1820), por Santiago Reclus en Orthez (1830), por J.L. Buscarlet en Pau (1850); es la herencia de los años difíciles marcada por las Luces que, lenta y difícilmente, prosigue su reintegración en el paisaje religioso, contrario a un anti-protestantismo sordo pero eficaz dirigido por el obispo de Bayona. No olvidemos los anglicanos y los presbiterianos ingleses y escoceses, bien implantados desde el fin de las guerras napoleónicas, y son mucho más numerosos en medio del siglo que los protestantes franceses. Finalmente, conviene citar el grupo darbista que viene a arañar en los flecos libristas en los años 1850. J.N. Darby, que había fundado su iglesia en Pau, ponderaba una organización más igualitaria, sin pastores, y que pudo seducir una parte de la comunidad que había vivido, especialmente en el mundo rural, durante  todo el periodo del Desierto.

 
El pueblo protestante bearnés fue perturbado, evidentemente, en sus elementos mayoritarios por el éxodo rural. De 1880 a 1890, el 10% emigran al país de la Plata, o, sencillamente, a Orthez, Pau, Burdeos, París. La nupcialidad escasa y tardía, acentúa el fenómeno. Por el contrario, la población protestante urbana conoce un renacer notable: formada por descendientes de Hugonotes, de protestantes alsacianos venidos después de 1870, de nuevos protestantes surgidos de una población católica abandonada, enfermos venidos de todas partes, los pastores que la dirigen tienen una gran personalidad: Alfonso Cadier, recreador vigilante y obstinado de la parroquia de Pau, Emilio Frossard en Tarbes y en las estaciones termales de los Pirineos, Santiago Reclus, pastor atormentado intransigente del grupo librista, Felix Pécaut, inventor de una moral laica y creador de la educación nacional. De hecho, estas son las “Oeuvres” que reagrupan y unen este pueblo protestante de todas las tendencias confusas. Los templos aparecen de nuevo (23 de 1813 a 1906); las escuelas abren en Pau, Orthez, Bellocq, Sauveterre, Osse-en-Aspe hasta la apertura de las escuelas laicas. Desde 1859 los movimientos de la juventud –UCJG, UCJF, en el campo, escutismo en Pau- dinamizan a los adolescentes (incluyendo aquí a los católicos).

Siempre con una preocupación educativa, el periódico “ Le Protestant béarnes “ es publicado en 1882, y en 1899 el pastor de Orthez, Juan Roth  crea el Avant-Garde abriendo el camino a la tradición del cristianismo social.  Las bibliotecas de las parroquias se multiplican y abren sus puertas hasta las 10 de la noche.

El tercer frente de unidad es el de la evangelización y de las misiones. En 1850 se crea la Sociedad de Evangelización del Bearn que trabaja en Bigorry, en las Landas, en el País Vasco, en pro de los bohemios y de los judíos. La iglesia Libre se interesa por los aragoneses de los alrededores de Pau (pastores Malan y Pozzi) Una comisión especial para la evangelización de los españoles toma bajo su responsabilidad al pastor de Madrid, envía ayudas a las misiones de Mahón y de Orán. José Nogaret, pastor de Bayona, toma bajo su responsabilidad el trabajo misionero de Manuel Matamoros y crea una escuela de evangelistas españoles (1855). Eugenio Casalis, de Araujuzon, parte, en 1832, para Lesoto.

El siglo XX se inaugura con la ley llamada de separación de la Iglesia y el Estado (diciembre 1905) y por la formación de asociaciones cultuales.  Por una parte la acción común de todos los protestantes en las “Oeuvres”  unió a la comunidad, y por otro lado en la medida donde lo esencial del patrimonio cultual se construyó y donde las escuelas protestantes ya no tienen razón de ser (con la municipalización), el régimen de asociación cultual fue muy bien aceptado. Paralelamente, al esfuerzo de evangelización se estructura: Oloron llega a ser el centro desde 1908, y Alberto Cadier y su sucesor Santiago Delpech crean la Misión Francesa del Alto Aragón.

La primera guerra mundial  desorganizó la presencia anglicana y presbiteriana que se había desarrollado considerablemente en la segunda mitad del siglo XIX y que había marcado el espacio urbano de numerosas construcciones en Pau, Bayona, Biarritz, Anglet y Cauterets. Todas las tendencias están representadas, los presbiterianos escoceses más cercanos teológicamente de los protestantes franceses y todos los matices del anglicanismo de la Low Church en la High Church e incluso el movimiento de Oxford de los católicos ingleses. En 1922,  Christ Church es adquirida por la única comunidad francesa (iglesia de la calle Serviez en la actualidad). La Segunda guerra mundial acaba este comienzo: St. Andrew permanece en Pau como el único lugar de cultos. Si la actividad misionera en España fué dificultada por la Guerra Civil (1936-39), Santiago Delpech continúa actuando en Ginebra y después en París y por equipos de la CIMADE que trabajan en el campo de Gurs para salvar a judíos y españoles de los campos de exterminio.

A partir de 1945 las iglesias protestantes tienen que resolver nuevos problemas. La baja asistencia a los cultos, el éxodo de jóvenes adultos hacia los centros universitarios (a pesar de la creación de una universidad en 1968) no permiten un buen marco para la juventud. La comunidad presenta en lo sucesivo un doble aspecto: A los elementos tradicionales del fondo hugonote se mezclan elementos de paso atraídos principalmente por el trabajo de la industria petrolera.  Ella crea casas de jubilación y un centro de encuentros y búsqueda en la Avenida Saragosse en Pau. Este, durante una veintena de años ha sido lugar de debates culturales, religiosos, políticos, muy fructíferos para el conjunto de la población de la capital bearnesa. Preocupada igualmente por mantener su identidad cultural y patrimonial, creó un centro de estudios que acogía los documentos protestantes desde el S. XVI en Pau, en 1987, el Museo “Juana de Albret, historia del protestantismo bearnés” en Orthez en 1995.


Traduccion Pablo García


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le 28 mars 2024

Histoire et patrimoine protestants  des Pays de l'Adour
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